Les 4 idées-forces de l'écologie
politique
La décroissance soutenable
Une croissance économique infinie sur une planète
aux ressources limitées est irréaliste. Ce concept
irrationnel ne perdure que grâce à l'exclusion du
paramètre écologique de la science économique.
Aujourd'hui, 20 % de la population mondiale, les pays riches,
dont la France, consomment 80 % des ressources planétaires.
Le coût de ce niveau de « développement »
est le pillage des ressources naturelles et l'asservissement économique
de populations entières. Pour un partage de manière
équitable et durable, entre tous, des ressources renouvelables
d'une planète dont nous avons largement dépassé
les limites, les populations « surconsommatrices »
doivent réduire leur production et leur consommation. Toute
surconsommation d'un individu ou d'un groupe, dans un univers
terrestre aux ressources non-extensibles, ne peut se faire qu'au
détriment des autres, présents et futurs. Ainsi,
seule la décroissance permettra à chacun et à
chacune de trouver une place sur la planète. Cette décroissance
passe par la relocalisation de l'économie et le démantélement
des multinationales. Produire et consommer localement, en privilégiant
les échanges humains, est une priorité locale et
planétaire.
Se libérer de la société de consommation
Le propre de la « société de consommation »
est de considérer cette consommation comme une fin en soi
et non comme un moyen. La publicité et les grands médias,
aux mains des multinationales, imposent un modèle idéologique
orwellien dans lequel l'humain est réduit à sa seule
dimension économique : consommateur. Cette idéologie
est humainement destructrice, socialement déstructurant et
criminogène, écologiquement suicidaire, politiquement
antidémocratique et économiquement nocive. Rompre
avec ce discours totalitaire est la condition pour tendre vers un
monde plus humain, fraternel, juste, démocratique et respectueux
des limites naturelles. Nous devons réaffirmer le primat
de nos dimensions poétique, culturelle, philosophique et
politique sur le moyen économique.
Le progrès en question
La « technique » est la nouvelle religion de notre civilisation.
Il est paradoxal que la science, fondée sur le doute, soit
passée au rang de croyance, de nouvel obscurantisme, pour
les sociétés « modernes ». Pourtant, toute
évolution technique n'est pas un « progrès »
pour l'humain. « Science sans conscience n'est que ruine de
l'âme » et le « nouveau » n'est pas une
valeur en soi. Le nucléaire, l'automobile, les OGM. . . représentent
autant de périls pour l'humanité que pour la biosphère.
La crise écologique, comme les problèmes humains et
sociaux ne trouveront des réponses que de manière
très partielle dans les techniques économiques ou
scientifiques, du type développement durable. Les vraies
réponses sont politiques, culturelles, philosophiques. De
plus, apporter des solutions inadaptées à une problématique
ne fait qu'aggraver les problèmes.
Resituer le pouvoir
Ecolo se situe clairement dans une démarche d'inflexion,
et non de prise du pouvoir. Il convient de distinguer le pouvoir
formel du pouvoir réel : plus un homme ou une femme, politique
monte dans la pyramide de la démocratie représentative,
plus sa marge de man¦uvre se réduit. Il devient «
gestionnaire » de contraires : intérêts, lobbies,
corporatismes. . . A contrario, une personne n'ayant aucune charge
représentative dispose d'une marge de man¦uvre maximale
et peut opérer des ruptures radicales par ses choix de vie.
Il ne s'agit en aucun cas de dévaloriser la fonction du politique,
bien au contraire, mais de relativiser la notion de pouvoir et de
faire partager la responsabilité de la conduite de la société
à l'ensemble des individus qui la composent. Un changement
non-violent, non-autoritaire n'est possible que grâce à
un engagement actif des individus, permettant d'aller vers une démocratie
plus participative.
Néanmoins, l'engagement en politique demeure fondamental,
car toute évolution collective n'est désirable que
si elle est librement consentie, c'est à dire au travers
du système démocratique, seul garant de nos libertés
individuelles.
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