I Cittadini interessati possono scaricare l'intero testo da fondo pagina .pdf 177 Kb

 

 

 

 

Temps parental et formes familiales
Benoît Rapoport, Céline Le Bourdais
Abstract

To date, research on the use of time, a rare resource, has been essentially focused on the use of time by individuals and on the sharing of activities amongst the members of a same household. The 1998 Canadian General Social Survey on Time Use allows us to take our understanding of family organization somewhat further, not only because it describes the schedules of the various members of a household, but because it also measures the time spent in carrying out shared activities. In the present article, we take advantage of the fact that the survey systematically noted the presence of children of the household when they were in the room with the respondent in order to describe parent-child interaction. On the one hand, we look at the variations in parental time as it relates to different characteristics of the respondents; on the other, we show, through a multivariate analysis, that parental time is much the same, whether we are dealing with a conventional or with a blended family.

Introduction

Les transformations radicales que connaissent depuis un peu plus de deux décennies les formes familiales et les modes de travail ont conduit les chercheurs de différentes disciplines – démographie, économie, sociologie, psychologie – à s'interroger sur les conséquences qu'elles peuvent avoir sur le développement et le bien-être des enfants.

2 Le questionnement a d'abord concerné l'effet de l'absence d'un des parents – usuellement le père – sur différentes mesures du développement des enfants. Dawson (1991) indique qu'un grand nombre de travaux au cours des années 1970 et 1980 ont montré l'existence d'un lien solide entre la structure de la famille et différents indicateurs du développement des enfants relatifs à la réussite scolaire, aux questions de comportement et de santé et aux problèmes psychologiques. Les études diffèrent toutefois dans leurs conclusions lorsqu'il s'agit d'évaluer l'importance réelle du père dans la vie de l'enfant. Pour certains, le père biologique est un élément clé ; pour d'autres, il n'a qu'un rôle périphérique et l'absence du père a peu de conséquences sur le développement des enfants lorsqu'on a contrôlé pour les facteurs économiques, c'est-à-dire dès lors que le père a joué son rôle de nourricier (Amato, 1994). À partir de l'examen des résultats de 63 études, Amato et Gilbreth (1999) montrent que l'aide financière apportée à leurs enfants par les pères non résidents est liée positivement au bien-être des enfants alors que la fréquence des contacts entre eux n'a, en général, que peu ou pas d'impact sur la réussite scolaire ou les problèmes psychologiques ou de comportements que peuvent connaître les enfants.

3 Bien que plusieurs auteurs insistent, à raison, sur l'importance de la qualité de la relation (Amato, 1994 ; Amato et Gilbreth, 1999 ; Carlson, 2000), les études qui s'intéressent aux déterminants du temps passé par les parents avec leurs enfants sont récentes et datent au plus d'une dizaine d'années[2]. Il faut garder à l'esprit que dans les relations au quotidien, la quantité de contacts, dont la mesure est généralement moins subjective, est tout aussi fondamentale que leur qualité, et que ces deux aspects des relations entre parents et enfants sont souvent très liés. Il est ainsi non seulement nécessaire d'évaluer l'impact d'une relation entre parents et enfants séparés sur le développement de l'enfant, mais aussi de mesurer le temps que les parents passent avec leurs enfants lorsqu'ils habitent avec eux.

4 Les textes consacrés au temps que les parents passent avec leurs enfants sont nombreux, mais, leurs conclusions sont parfois contradictoires. Alors qu'on aurait pu craindre, en raison de l'accroissement de l'implication des femmes sur le marché du travail et de l'évolution des structures familiales et des façons de travailler, une réduction du temps que les parents passent avec leurs enfants, des études américaines récentes montrent qu'au contraire le temps maternel a peu bougé (Bianchi, 2000) et que le temps parental a même augmenté dans les familles à deux parents entre 1981 et 1997 (Sandberg et Hofferth, 2001). Selon Bianchi, l'effet de l'augmentation de l'emploi féminin a conduit à une réallocation du temps aux dépens des enfants plus faible que prévue pour quatre raisons : l'importante surestimation du temps maternel dans le passé, essentiellement due à la mauvaise connaissance de l'activité non marchande des femmes ; la surestimation du temps soustrait par l'activité marchande au temps parental ; l'évolution des besoins des enfants ; la modification du comportement des hommes. Sandberg et Hofferth attribuent les variations dans le temps que les enfants passent avec leurs parents essentiellement à des changements dans les comportements, les changements démographiques n'ayant que peu d'incidence. Toutefois, au Québec, entre 1986 et 1992, le temps moyen passé par les pères et par les mères avec leurs enfants aurait diminué, passant respectivement de 4,4 à 3,8 heures par jour et de 5,7 à 5,4 heures par jour (Lefebvre et Merrigan, 1999). Cette baisse est largement imputable à la baisse des taux de participation à l'emploi, les répondants étant moins nombreux à avoir passé du temps avec leurs enfants le jour de l'enquête en 1992 qu'en 1986. Ces temps moyens ont cependant augmenté dans le reste du Canada malgré, là aussi, une baisse de la participation au marché du travail. Par ailleurs, les relations directes que les parents ont avec leurs enfants (soins aux enfants, activités sociales et loisirs en présence des enfants) durent en moyenne plus longtemps en 1992 qu'en 1986 (2,1 heures par jour contre 1,8 pour les hommes et 2,7 heures par jour contre 2,4 pour les femmes[3]).

5 L'intérêt pour la question des déterminants du temps parental a crû rapidement en raison de la multiplication des formes familiales, en particulier l'augmentation de la proportion d'enfants ne vivant pas avec leur père biologique, qu'ils soient en famille monoparentale ou en famille recomposée, et la baisse continue du nombre de familles biparentales intactes. Bumpass et al. (1995) notent ainsi qu'aux États-Unis, environ la moitié des enfants ne vivront pas toujours avec leurs deux parents biologiques, et qu'un tiers des enfants auront l'occasion de vivre avec un beau-parent (le plus souvent un beau-père) avant d'atteindre l'âge de 18 ans. Au Canada, près de 23 % des enfants de la cohorte 1987-1988 sont nés hors union ou ont connu la séparation de leurs parents avant d'avoir atteint l'âge de 6 ans (Marcil-Gratton et Le Bourdais, 1999) ; de plus, 76 % des enfants âgés de moins de 13 ans qui ont connu la séparation de leurs parents depuis 8 ou 9 ans avaient, en 1994-1995, au moins un beau-parent (Juby, Marcil-Gratton et Le Bourdais, 2001).

6 Les études qui, à l'image de celle de Sandberg et Hofferth (2001), s'attachent essentiellement aux différences entre familles monoparentales et familles à deux parents ne se sont généralement pas intéressées aux différences entre familles intactes et familles recomposées. Ainsi, bien que le problème de l'impact sur le développement de l'enfant de la fréquence des contacts et de la qualité de la relation avec le père non résident ait largement suscité l'intérêt des chercheurs, les mêmes questions, abordées cette fois du point de vue des relations entre l'enfant et son beau-père, ont été beaucoup plus rarement examinées. Dawson (1991), Carlson (2000) et White et Gilbreth (2001) figurent parmi les exceptions. Dawson (1991) n'observe que peu de différences dans les divers risques auxquels sont exposés les enfants (problèmes scolaires, de comportement ou psychologiques) entre les différents types de familles dès que le père biologique est absent ; en d'autres termes, la présence d'un beau-père ne réduirait pas significativement les risques de problèmes, le beau-père n'incarnant pas le plus souvent la figure du père « social ». Pour Carlson (2000), les conclusions sont plus mitigées, puisque la grande majorité des effets de structure familiale disparaissent dès que l'on contrôle pour une mesure de la proximité affective entre le père (absent ou présent) et l'enfant. Enfin, White et Gilbreth (2001) présentent plusieurs études montrant en général l'absence de lien entre la qualité de la relation avec le beau-père et le bien-être de l'enfant, mais trouvent empiriquement que les enfants ont moins de problèmes psychologiques ou de comportement lorsqu'ils ont de bonnes relations avec leur beau-père. Les mêmes conclusions valent aussi lorsque l'on considère la qualité des relations avec le père biologique non résident, mais les effets sont moins nets. De surcroît, la qualité des relations avec les deux pères (biologique et beau-père) continue à avoir un effet bénéfique sur les enfants, même lorsqu'on tient compte de la qualité de la relation avec la mère. Ces deux auteurs concluent que les deux pères jouent un rôle important et qu'il y aurait plutôt « accumulation » de pères que substitution ou perte due à l'éloignement du père biologique[4].

7 Cependant, comme nous l'avons évoqué plus haut, avant même de se demander si la qualité de la relation avec un parent ou un beau-parent cohabitant a des conséquences sur le bien-être de l'enfant, il convient d'examiner dans quelle mesure celui-ci a, quotidiennement, des relations avec son parent ou son beau-parent, et, en particulier, si les adultes consacrent plus de temps à leurs enfants ou à leurs beaux-enfants selon qu'ils vivent dans un ménage monoparental, une famille intacte ou une famille recomposée. L'étude de ces différences constitue notre principal objectif. Notre second objectif sera d'examiner différents types d'activités accomplies par les parents en présence de leurs enfants, au lieu de se cantonner à une mesure globale du temps parental.

8 Nous utiliserons l'Enquête sociale générale de 1998 (voir section 1) pour examiner les différences dans le temps parental selon le type de famille. Une première section (section 2) est consacrée à la description des liens entre la structure du ménage, le type de famille et le temps parental. Nous analysons principalement les différences entre familles monoparentales et familles biparentales et parmi ces dernières, entre familles intactes et familles recomposées. La section 3 complète cette étude descriptive au moyen d'une analyse multivariée permettant d'identifier les déterminants du temps consacré à différentes activités en présence des enfants et autorisant notamment de séparer les effets des variables d'intérêt (type de famille) et de diverses variables de contrôle, comme le nombre et l'âge des enfants ou le temps de travail. Enfin, la dernière section reprend les résultats et conclut cet article.

Il freeware è riservato ai Cittadini di
Se non lo sei ancora, clikka per leggere i dettagli
Quando esce il form, inserisci Id e Password
Ti ricordiamo anche che nessuna comunità vive se tutti i suoi membri si limitano a prendere. Psicopolis si basa sullo scambio, quindi ogni tanto dai un tuo contributo: NON SOLDI ma un intervento sulle bacheche, oppure qualche materiale utile o una segnalazione interessante.
Attenzione, se trovi il server occupato, riprova in orari diversi. Se hai difficoltà a scaricare o ricevi un file corrotto, . Ogni programma è stato controllato con antivirus, ma Psicopolis non risponde del funzionamento del software, che è reperito in rete.